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UN MOIS PLUS TARD, ÉLISE ANDREAS ÉPOUSAIT (p. 58)


soit d’y voir aucune différence.

« — Donc, les pierres actuelles sont fausses ?

« — Depuis plusieurs semaines.

« Nous restâmes là muets tous les trois. Ma fille, blanche d’émotion, tenait toujours la main de l’homme.

« — Vous voyez de quoi je suis capable, Élise, dit-il.

« — Je vois que vous êtes capable de repentir et de restitution, dit-elle.

« — Oui, grâce à votre influence. Je remets ces pierres en vos mains, Monsieur. Faites maintenant ce qu’il vous plaira. Mais, quoi que vous fassiez contre moi, souvenez-vous que vous le faites contre le futur époux de votre fille unique. Élise, je vous donnerai bientôt de mes nouvelles. C’est la dernière fois ce soir que je vous cause un chagrin.

« Et, sur ces paroles, il quitta la chambre et la maison.

« Je me trouvais dans une situation terrible. J’avais en ma possession les inestimables pierres : comment en opérer la restitution sans explication et sans scandale ? Je connaissais trop ma fille pour supposer que je la détacherais jamais de l’homme à qui elle avait livré son cœur. Je n’étais même pas sûr d’avoir le droit de l’en détacher du moment qu’elle exerçait sur lui une action aussi bienfaisante. Comment le dénoncer sans l’atteindre, elle ? Et dans quelle mesure convenait-il de le livrer à la justice quand, volontairement, il se mettait