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jim harrison, boxeur

C’est de ce temps-là que date une amitié qui a duré toute notre vie. Je lui appris ses lettres, car il avait horreur de la vue d’un livre, et de son côté, il m’enseigna la boxe et la lutte, il m’apprit à chatouiller la truite dans l’Adur, à prendre des lapins au piège sur la dune de Ditchling, car il avait la main aussi leste qu’il avait le cerveau lent.

Mais il était mon aîné de deux ans, de sorte que longtemps avant que j’aie quitté l’école, il était allé aider son oncle à la forge.

Friar’s Oak est situé dans un pli des Dunes et la quarantième borne milliaire entre Londres et Brighton est posée sur la limite même du village.

Ce n’est qu’un hameau, à l’église vêtue de lierre, avec un beau presbytère et une rangée de cottages en briques rouges, dont chacun est isolé par son jardinet.

À une extrémité du village se trouvait la forge du champion Harrison, à l’autre l’école de M. Allen.

Le cottage jaune, un peu à l’écart de la route, avec son étage supérieur en surplomb et ses croisillons de charpente noircie fixés dans le plâtre, c’est celui que nous habitions.

Je ne sais s’il est encore debout.

Je crois que c’est assez probable, car ce n’est pas un endroit propre à subir des changements.

Juste en face de nous, sur l’autre bord de la large route blanche, était située l’auberge de Friar’s Oak tenue en mon temps par John Cummings.

Ce personnage jouissait d’une très bonne réputation locale, mais quand il était en voyage, il était sujet à d’étranges dérangements, ainsi qu’on le verra plus tard.

Bien qu’il y eut un courant continu de commerce sur la route, les coches venant de Brighton en étaient encore trop près pour faire halte et ceux de Londres