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Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/39

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— Celle-ci, Jim, dis-je d’une voix assourdie, c’est celle où ils ont joué aux cartes, sur cette même table.

— Mais oui, et voici les cartes, s’écria-t-il en rejetant de côté une pièce d’étoffe brune qui couvrait quelque chose, au centre de la table.

Et en effet, il y avait une pile de cartes à jouer. Au moins une quarantaine de paquets à ce que je crois, qui étaient restés là depuis la partie qui avait eu un dénouement tragique, avant que je fusse né.

— Je me demande où va cet escalier, dit Jim.

— N’y montez pas, Jim, m’écriai-je en le saisissant par le bras. Il doit conduire à la chambre du meurtre.

— Comment le savez-vous ?

— Le curé disait qu’on voyait au plafond… Oh ! Jim, vous pouvez le voir même à présent.

Il leva la chandelle et en effet, il y avait dans le blanc du plafond une grande tache de couleur foncée.

— Je crois que vous avez raison, dit-il. En tout cas je veux y aller voir.

— Ne le faites pas, Jim, m’écriai-je.

— Ta ! ta ! ta ! Roddy, vous pouvez rester ici, si vous avez peur. Je ne m’absenterai pas plus d’une minute. Ce n’est pas la peine d’aller à la chasse au fantôme… à moins que… Grands Dieux ! Il y a quelqu’un qui descend l’escalier.

Je l’entendais, moi aussi, ce pas traînant qui partait de la chambre au-dessus et qui fut suivi d’un craquement sur les marches, puis un autre pas, un autre craquement.

Je vis la figure de Jim. On eût dit qu’elle était sculptée dans l’ivoire. Il avait les lèvres entr’ouvertes, les yeux fixes et dirigés sur le rectangle noir que formait l’entrée de l’escalier.

Il levait encore la chandelle, mais il avait les doigts