Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/9

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boxe dont les exploits entretiennent au delà de la Manche le goût des exercices violents, entraînement indispensable à un peuple qui voulait tenir tête aux grognards de Napoléon, aux marins de nos escadres et aux corsaires de Surcouf et de ses émules.

Le tableau est complet et tracé par une plume compétente, Conan Doyle s’appliquant à décrire ce qu’il connaît bien et évitant dès lors les grosses erreurs qui tachent certains de ses romans historiques, Les Réfugiés par exemple.

Les éditions anglaises portent le titre de Rodney Stone. C’est, en effet, le fils du marin Stone, compagnon de Nelson, qui est censé tenir la plume et évoquer le souvenir des jours de sa jeunesse pour l’instruction de ses enfants. Mais Rodney Stone, s’il est le fil qui relie les feuillets du récit, n’en est jamais le héros. Âme simple et moyenne, il n’a pas l’envergure qui conquiert l’intérêt.

Le vrai héros du roman, c’est Jim Harrison, élevé par le champion Harrison qui s’est retiré du Ring après un terrible combat où il faillit tuer son adversaire, et établi forgeron à Friar’s Oak.

N’est-ce pas lui qui entraîne Stone à la Falaise Royale, dans le château abandonné, à la suite de la disparition étrange de lord Avon accusé du meurtre de son frère ?

N’est-ce pas lui qui devient le protégé, et plutôt le protecteur, de miss Hinton, la Polly du théâtre de Haymarket, la vieillissante actrice de genre que l’isolement fait chercher une consolation dans le gin et le whisky ?

N’est-ce pas lui que nous voyons, au dénouement du