Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/10

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roman, fils avoué et légitime de lord Avon par un de ces mariages secrets si faciles avec la loi anglaise et qui nous semblent toujours un pur moyen de comédie ?

N’est-ce pas à lui qu’aboutit toute cette peinture du Ring, de ses rivalités, de ses gageures, de ses paris, de ses intrigues ?

Aussi avons-nous cru bien faire d’adopter pour cette édition française, préparée par nous de longue main, le titre de Jim Harrison boxeur.

La boxe a tenu une telle place dans la vie anglaise du temps du roi Georges qu’il paraît extraordinaire que le sport anglais par excellence, cher à Byron et au prince de Galles, chef de file des dandys, ait attendu jusqu’à nos jours un peintre.

Et voilà cependant la première fois qu’un de ces romanciers, qui ont l’oreille des foules, entreprend le récit de la vie et de l’entraînement d’un grand boxeur d’autrefois.

Belcher, Mendoza, Jackson, Berks, Bill War, Caleb Baldwin, Sam le Hollandais, Maddox, Gamble, trouvent en Conan Doyle leur portraitiste, il faudrait presque dire leur poète.

Comme il le remarque fort judicieusement, le sport du Ring a puissamment contribué à développer dans la race britannique ce mépris de la douleur et du danger qui firent une Angleterre forte.

De là instinctivement la tendance de l’opinion à s’enthousiasmer, à se passionner pour les hommes du Ring, professeurs d’énergie et en quelque sorte contrepoids à ce qu’il y avait d’affadissant et d’énervant dans le luxe des petits-maîtres, des Corinthiens et des dandys tout