Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

reux et il avait causé maint accident aux environs, mais le major l’aimait beaucoup, et ne sortait jamais sans lui, tout en le tenant à l’attache au moyen d’une bonne et forte courroie.

Or, comme je regardais venir le major, et que j’attendais son arrivée, il buta de sa jambe blessée par-dessus une branche de genêt ; en reprenant son équilibre, il lâcha la courroie et aussitôt voilà ce maudit animal parti à fond de train de mon côté, au bas de la côte.

Cela ne me plaisait guère, je vous en réponds, car je n’avais à ma portée ni un bâton, ni une pierre, et je savais cette bête dangereuse.

Le major l’appelait de là-haut par des cris perçants, mais je crois que l’animal prenait ce rappel pour une excitation ; car il n’en courait que plus furieusement. Mais je connaissais son nom, et j’espérais que cela me vaudrait peut-être les égards dûs à une vieille connaissance.

Aussi quand il fut presque sur moi, son poil hérissé, son nez enfoncé entre deux yeux