Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Une colonne d’infanterie suivait la plus rapprochée.

C’était une belle rivalité qui nous animait, car des deux côtés on mettait toute son énergie à jouer des jambes.

Il flottait autour d’eux une si large guirlande de poussière, que nous distinguions seulement les canons de fusils et les bonnets de peau d’ours pointant çà et là, ou la tête et les épaules d’un officier monté, dominant le nuage, et le drapeau qui flottait au vent.

C’était une brigade de la Garde, mais nous ne savions pas laquelle, car il y en avait deux qui faisaient la campagne avec nous.

Dans le lointain, on voyait aussi sur la route un épais nuage de poussière, mais qui s’entr’ouvrant de temps à autre, laissait apercevoir un long chapelet de grains scintillants d’un éclat d’argent.

La brise apportait un tel bruit de musique grondante, sonore, éclatante, que jamais je n’entendis rien de pareil.

Si j’avais été laissé à moi-même, j’aurais été longtemps à savoir ce que c’était, mais nos caporaux et nos sergents étaient tous