Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/201

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sous les yeux un spectacle qui méritait qu’on passât la mer pour le voir.

Sur notre crête s’étendaient les carrés, alternativement rouges et bleus, qui allaient jusqu’à un village, situé à plus de deux miles de nous.

On se disait néanmoins tout bas, de rang en rang, qu’il y avait trop de bleu et pas assez de rouge, car les Belges avaient montré la veille qu’ils n’avaient pas le cœur assez ferme pour la besogne, et nous avions vingt mille de des hommes-là comme camarades.

En outre, nos troupes anglaises elles mêmes étaient composées de miliciens et de recrues, car l’élite de nos vieux régiments de la Péninsule étaient encore sur des transports, en train de passer l’Océan, au retour de quelque stupide querelle avec nos parents d’Amérique.

Nous avions toutefois, avec nous, les peaux d’ours de la Garde, formant deux fortes brigades, les bonnets des Highlanders, les bleus de la Légion allemande, les lignes rouges de la brigade Pack, de la brigade de Kempt, le