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mettre en état d’arrestation comme coupable de tentative d’assassinat contre vous. Il faut que vous m’enfermiez en prison, ainsi que M. Von Schlegel et M. Wilhelm Schlessinger. Nous attendrons notre jugement à la prochaine audience du tribunal. En attendant, n’omettez pas de mettre en lieu sûr cette pièce, ajouta-t-il en montrant le document sur parchemin. Et pendant mon absence employez votre temps et votre énergie à utiliser la piste que vous avez obtenue en retrouvant l’assassin de M. Schiffer, le Juif bohémien. »

Le seul anneau qui manquait dans la série des témoignages ne tarda pas à paraître.

Le 28 décembre, la femme du concierge Reinmaul, entrant dans la chambre à coucher après une courte absence, trouva son mari mort, pendu à un crochet fixé dans le mur.

Il s’était fixé autour du cou une longue taie d’oreiller, puis était monté sur une chaise pour commettre l’acte fatal.

Sur la table était un billet où il s’accusait coupable d’avoir assassiné le Juif Schiffer et ajoutait que le défunt avait été son meilleur ami et qu’il l’avait tué sans préméditation, sous l’influence d’une impulsion irrésistible.

Le remords et la douleur, disait-il enfin, l’avaient poussé au suicide et il terminait ces aveux en se recommandent à la miséricorde du ciel.

Les débats qui s’ensuivirent furent du nombre des plus extraordinaires qui se soient jamais produits dans les annales judiciaires.

En vain, le ministère public allégua-t-il