Page:Doyle - La Hachette d'Argent, paru dans le Journal des Voyages, 1907-1908.pdf/28

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impossibilité d’admettre l’explication présentée par les prévenus, en vain supplia-t-il qu’on interdît l’introduction d’un élément de discussion tel que la magie à la barre d’un tribunal du dix-neuvième siècle. L’enchaînement des faits était trop solide ; les prisonniers furent acquittés à l’unanimité.

« Cette hachette d’argent, dit le juge en résumant les débats, est restée, sans qu’on y touchât, suspendue au mur dans la résidence du comte de Schulling pendant près de deux cents ans.

« La mort terrible à laquelle il a succombé sous le coup de son intendant qu’il affectionnait est encore présente à votre souvenir.

« Il est résulté des témoignages que, peu de jours avant le meurtre, l’intendant avait déménagé les vieilles armes et les avait nettoyées.

« Pour cela, il avait dû toucher le manche de la hachette ; immédiatement après, il tua son maître qu’il avait servi fidèlement pendant vingt ans.

« Ensuite, en vertu du testament du comte, l’arme fut transportée à Buda-Pesth ; elle fut maniée, à la gare, par M. Schlessinger, et moins de deux heures après elle servait à assassiner le professeur défunt.

« Celui qui la toucha ensuite, ainsi qu’on l’a découvert, fut le concierge Reinmaul, qui aida à transporter les armes de la voiture dans le magasin, et, à la première occasion, il planta cette hachette dans le corps de son ami Schiffer.

« Puis nous nous trouvons en présence de la tentative d’assassinat commise par Schlegel sur Strauss, par l’inspecteur Baumgarten sur