Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/91

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-Il en est ainsi de plus d'un qui fait des chevauchées nocturnes, répondit Marot, riant en dedans, mais nous ferons bien de partir, car l'orient s'éclaire déjà et il fera jour avant que nous arrivions à Bridgewater.

Laissant derrière nous la ferme malencontreuse, nous nous mimes en route avec toutes les précautions militaires, Marot marchant avec moi à quelque distance en avant, deux des soldats formant l'arrière-garde.

Il faisait encore très sombre, bien qu'une mince ligne grise à l'horizon annonçât l'approche de l'aube.

Mais, malgré l'obscurité, notre nouvel ami nous guida sans s'arrêter, sans hésiter un instant à travers un dédale de ruelles, de sentiers, traversant des champs, des bourbiers où parfois les charrettes s'enfonçaient jusqu'aux essieux, d'autres où elles grinçaient et cahotaient sur le roc ou les pierres.

Nous fîmes tant de détours, nous changeâmes si souvent de direction dans notre marche, que je craignis plus d'une fois que notre guide ne se trompât, lorsqu'enfin les premiers rayons du soleil éclairant le paysage nous montrèrent le clocher de l'église paroissiale de Bridgewater.

-Pardieu, l'ami, vous devez avoir quelque chose de la nature du chat, pour retrouver ainsi votre chemin dans les ténèbres, s'écria Sir Gervas, en accourant vers nous. Je suis fo