pendait au coin de sa bouche ; son premier soin fut de frotter une allumette pour le rallumer.
— Alors, nous nous apprêtons à décamper ? fit-il, en inspectant le cabinet d’un regard circulaire.
Et ses yeux ayant rencontré le coffre, d’où le rideau était toujours écarté :
— Dites donc, maître, ce n’est pas là que vous gardez vos papiers, je suppose ?
— Pourquoi pas ?
— Bon Dieu ! dans un machin pareil, ouvert à tout venant ! Et quand vous passez pour un espion ! Mais avec un tire-bouchon le moindre cambrioleur yankee en ferait son affaire ! Si j’avais pu me douter que mes lettres ne fussent pas mieux protégées, j’aurais été un grand fou de vous en écrire une !
— Je défie bien tous vos cambrioleurs de forcer ce coffre, répondit von Bork. Aucun outil n’en pénétrerait le métal.
— Mais la serrure ?
— Serrure à double combinaison. Vous savez ce que cela veut dire ?
— Pas plus que ça, dit l’Américain, avec un haussement d’épaules.
— Eh bien, pour la faire jouer, il vous faut un mot et un nombre à plusieurs chiffres.
Von Bork, se levant, montra le double disque qui rayonnait autour de la serrure.
— Le disque intérieur est pour les chiffres, le disque extérieur pour les lettres.
— Ah ! ça, ma foi, c’est bien !
— De sorte que l’opération ne va pas toute seule. Il y a quatre ans que j’ai ce meuble ; et que croyez-vous que j’aie choisi comme mot et comme nombre ?
— Je ne vois pas.