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LA NOUVELLE CHRONIQUE

Holmes prit son chapeau.

— Il faut, s’écria-t-il, que nous voyions Baynes, pas de temps à perdre ! Nous le cueillerons avant son départ.

En effet, la rue du village descendue à grands pas, nous trouvâmes, comme nous l’avions pensé, l’inspecteur en train de quitter son logis.

— Avez-vous lu les nouvelles, monsieur Holmes ? demanda-t-il en nous offrant un journal.

— Oui, Baynes. Et j’espère que vous me permettrez de vous donner un conseil d’ami.

— Un conseil, monsieur Holmes ?

— J’ai sérieusement étudié l’affaire, je n’ai pas la conviction que vous soyez dans la bonne voie. Je voudrais ne vous voir vous engager qu’à bon escient.

— Vous êtes bien aimable.

— Croyez-moi, je parle dans votre intérêt.

Il me sembla qu’une lueur de malice papillotait dans les petits yeux de M. Baynes.

— Nous étions convenus de travailler d’après nos idées. C’est ce que je fais, monsieur Holmes.

— Ah ! très bien, dit Holmes. Ne m’en veuillez pas.

— Oh ! je ne vous en veux pas, monsieur ; je rends justice à vos intentions. Mais nous avons tous notre système, monsieur Holmes. Vous avez le vôtre, peut-être ai-je le mien.

— N’en parlons plus.

— Nos renseignements sont toujours à votre service. Le gaillard que nous avons pris est un parfait sauvage, fort comme un cheval de roulier, féroce comme un diable. Il a presque arraché d’un coup de dent le pouce de Downing avant qu’on ait réussi à le capturer. À peine s’il prononce un mot d’anglais. Nous n’en tirons que des grognements.