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Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/206

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d'embrasser. Et pourtant, je vous le garantis, rien qu'à le voir, il vous trousserait comme un coq de bruyère, s'il posait sur vous ses grandes mains. Et vous crieriez au secours, comme vous l'avez fait à la dernière Saint-Martin, quand vous avez pris la femme de Dick le tonnelier, pour un employé de l'excise.

-Me trousser, n'est-ce pas? Mort et enfer! cria l'autre que sa blessure et l'eau-de-vie avaient mis dans une rage folle, nous allons voir, attrape-ça, frai du diable, attrape-ça.

Et courant à moi, il me donna des coups de pieds de toute sa force, avec ses lourdes bottes de marin.

Quelques-uns de la bande riaient, mais l'homme, qui avait parlé le premier, donna au Hollandais une poussée qui le fit tourner sur lui-même.

-Pas de ça! dit-il d'un ton rude. Sur le sol anglais, on se bat loyalement à l'anglaise. Pas de vos mauvais coups du continent. Ce n'est pas moi qui resterai là à voir donner des coups de pied à un Anglais, par le fils d'une fille de joie d'Amsterdam, un individu au ventre en tonneau, au lécheur de schnaps, au coeur de poulet. Qu'on le pende, si cela plaît au patron! Tout ça se passera à bord, à découvert, mais, par le tonnerre, c'est une bataille que vous allez avoir, si vous touchez encore à cet homme-là.

-Tout doux, Dicon, dit leur chef, d'une voix conciliante, nous savons tous que Pete n'est pas