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Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/207

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de taille à se battre, mais il est le meilleur tonnelier de la côte. Eh! Pete! Il n'a pas son pareil pour faire une douve, pour cercler, pour assembler. Qu'on lui donne une planche, et il en aura fait un baril, pendant le temps qu'un autre se demandera comment il faut faire.

-Ah! vous vous rappelez cela, Capitaine Murgatroyd, dit le Hollandais d'un ton maussade, mais vous me regardez assommer, battre, et narguer, et injurier, et qu'est-ce qu'on fait pour moi? Je vous le jure, quand la Maria retournera au Texel, je me remettrai à mon ancien métier, je vous en réponds, et je ne remettrai plus le pied sur son bord.

-Pas de danger! répondit le Capitaine, en riant. Tant que la Maria ramassera ses cinq mille pièces d'or et sera capable de montrer ses talons à n'importe quel cotre de la côte, on n'a pas à craindre que cet avaricieux de Pete perde sa part de gain. Comment l'ami, si cela continue, vous serez assez riche dans un an ou deux pour monter une baraque à votre compte, avec une pelouse bien tondue par-devant, des arbres taillés en forme de paons, des fleurs formant un dessin, un canal près de la porte, et une grande ménagère, pleine d'entrain, tout comme si vous étiez un bourgmestre! Il s'est fait plus d'une fortune, grâce aux malines et au cognac.

-Oui, et grâce aux malines et au cognac, il y a eu plus d'une tête cassée, grogna mon ennemi.