Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/231

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fumant leur pipe, et cherchant à percer du regard le dense brouillard.

-Bonjour, capitaine, fit Dicon, en portant la main à son bonnet de fourrures. Nous avons marché magnifiquement, tant qu'a duré la brise, et le lieutenant, avant de descendre, a calculé que nous ne devions pas être bien loin de Bristol.

-En ce cas, mon brave garçon, répondis-je, vous pouvez me débarquer, car je n'ai pas beaucoup de trajet à faire.

-Oui, mais il faut nous attendre que le brouillard se soit dissipé, dit le long John. Voyez-vous, il n'y a par ici qu'un endroit où nous puissions débarquer notre cargaison sans qu'on s'en mêle. Quand il fera clair, nous nous dirigerons de ce côté-là, mais jusqu'au moment où nous pourrons relever notre position nous aurons bien des soucis avec les bancs de sable du côté pour le vent.

-Ayez l'oeil par là, Tom Baldock, cria Dicon à un homme porté à l'avant. Nous sommes sur le passage de tous les navires de Bristol, et bien qu'il y ait très peu de vent, un navire à haute mâture pourrait profiter d'une brise que nous manquerions.

-Chut! dit tout à coup le grand John, levant la main en signe d'avertissement, chut!

-Appelez le lieutenant, dit à demi-voix le matelot. Il y a un navire près de nous. J'ai entendu le grincement d'un cordage sur son pont.