Aller au contenu

Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Silas Bolitho fut sur pied en un instant, et nous restâmes tous immobiles, l'oreille tendue, cherchant à voir à travers le brouillard épais.

Nous étions presque convaincus que c'était une fausse alerte, et le lieutenant s'en allait d'assez mauvaise humeur, quand une cloche au son fort et clair tinta sept fois fort près de nous, et ce son fut suivi d'un coup de sifflet aigu, puis d'un bruit confus de cris et de pas.

-C'est un navire du Roi, grommela le lieutenant, c'est la septième heure, et le contremaître fait monter les hommes de quart.

-Il était à l'arrière de notre travers, dit tout bas quelqu'un.

-Non, dit un autre, je crois qu'il était près de notre ban de bâbord.

Le lieutenant leva la main.

Nous attendîmes en silence qu'un nouvel indice nous révélât la position de notre malencontreux voisin.

Le vent avait un peu fraîchi, et nous glissions sur l'eau avec une vitesse de quatre à cinq noeuds à l'heure.

Soudain une voix rauque se fit entendre presque bord à bord.

-Tout le monde sur le pont! criait-elle, qu'on mette des hommes aux bras du dessous du vent, par ici. Du monde aux drisses! Donnez un coup de main, coquins de fainéants, ou je vais tomber