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Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/233

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sur vous avec ma canne, et que le diable vous emporte!

-C'est un navire du Roi, voilà qui est certain, et il se trouve juste par ici, dit le grand John, en montrant la hanche. Sur les navires du commerce, on vous parle poliment. Ce sont ces personnages aux habits bleus, aux galons dorés, ces louchons au gaillard d'arrière, qui parlent de cannes. Ha! ne vous l'avais-je pas dit!

Comme il parlait encore, le voile blanc de vapeurs se leva comme on remonte un rideau de théâtre, et laissa apercevoir un imposant vaisseau de guerre, si proche de nous, qu'on aurait pu y jeter des biscuits.

Sa coque longue, grêle, noire, se soulevait et s'abaissait avec une cadence gracieuse, ses belles vergues et ses voiles d'une blancheur de neige montaient jusqu'à ce qu'elles disparussent dans les traînées de brouillards qui flottaient encore autour de lui.

Neuf brillants canons de bronze nous regardaient par les sabords.

Au-dessus de la rangée de hamacs suspendus comme de la laine cardée le long de ses bastingages, nous apercevions sans peine les figures des matelots qui nous contemplaient avec étonnement et nous montraient les uns les autres.

Sur la haute poupe était debout un officier d'un certain âge, en tricorne, et en belle perruque