Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/102

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parler à l’ordinaire, prenait maintenant à nos yeux une valeur inestimable. Je n’ai jamais eu un frisson de joie sensuelle comme celui que me donna cette résurrection. Mes poumons s’allégèrent ; le bandeau qui m’étreignait le front se relâcha ; en moi s’insinua une paix douce, une langueur bienfaisante. Couché, je regardai Summerlee revivre de même, et finalement lord John, qui, debout comme par un ressort, m’aida tout de suite à me relever, tandis que Challenger relevait sa femme et la déposait sur le canapé.

« Ah ! George, combien je regrette que vous m’ayez rappelée à moi ! fit-elle, lui tendant la main. Vous le disiez bien, la porte de la mort a des rideaux brillants et magnifiques ; l’impression d’étouffement surmontée, tout prenait une apaisante douceur, une beauté ineffable. Pourquoi m’avoir ramenée, en arrière ?