Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/197

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sa musique. Franchissant les toits de la ville, notre message de sympathie et d’espoir s’en allait très loin chercher ceux de nos semblables qu’avait pu oublier le cataclysme. Elle nous faisait du bien, cette puissante voix du métal, elle nous donnait du cœur à la besogne. Enlevés à deux pieds du sol chaque fois que la corde montait, nous pesions ensemble sur elle pour la faire redescendre. Challenger, accroché au plus bas, tirait de toute son énergie, s’aplatissant, rebondissant, coassant comme une monstrueuse grenouille. Quel sujet de tableau pour un artiste que ce spectacle de quatre aventuriers, jadis compagnons de tant de périls singuliers, maintenant réunis par le destin dans une extrémité si tragique ! Nous peinâmes une demi-heure, ruisselants de sueur, les bras douloureux, l’échine rompue ; puis nous sortîmes sous le porche, nous fouillâmes d’un regard avide les rues engorgées