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Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/73

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Voyons, Challenger, éclairez-nous. Vous n’avez pas affaire, vous le savez bien, à des personnes nerveuses. Nous croyions vous faire une visite dominicale, et vous nous apprenez que nous tombons en plein jour du jugement. Cela veut une explication. Quel danger nous menace ? Comment allons-nous y parer ? »

Il se dressait, grand et vigoureux, dans le soleil, à la fenêtre, sa main brune posée sur l’épaule de Challenger. Cependant, allongé dans un grand fauteuil, une cigarette éteinte entre les lèvres, je goûtais cette demi-torpeur qui rend les impressions extrêmement distinctes. Peut-être une nouvelle phase de l’empoisonnement commençait-elle ; aux imaginations du délire avait succédé chez moi un état d’esprit à la fois très languide et très perceptif. Je devenais un spectateur. Ce qui se passait ne me concernait plus ; mais j’avais devant moi trois hommes