Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/208

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dans la ruelle. Là les bottines avaient fait face à l’ennemi, la neige avait été piétinée comme dans une lutte, et quelques gouttes de sang me montraient que je ne m’étais pas trompé dans mes conjectures. L’homme aux bottines avait encore couru dans la ruelle, et de nouvelles traces de sang montraient que c’était lui qui avait été blessé. Lorsque j’arrivai à la grand’route, les traces se perdaient, le trottoir ayant été balayé.

En entrant dans la maison, j’avais examiné, à la loupe, vous vous le rappelez, le rebord et la boiserie de la fenêtre du vestibule. Je pus distinguer le contour d’un pied humide, rentrant. Je pouvais dès lors me former une opinion sur ce qui s’était passé. Un homme s’était posté à la fenêtre, quelqu’un lui avait apporté le diadème ; votre fils avait entendu du bruit et, ayant vu ce qui se passait, avait poursuivi le voleur ; il avait lutté avec lui, chacun tirant de son côté sur le joyau de toutes ses forces, c’est ainsi qu’ils avaient pu réussir à le briser. Ensuite, votre fils était revenu avec sa prise, mais non sans en laisser un fragment entre les mains de son adversaire. Jusque-là rien de plus clair. Restait à savoir qui était l’homme, et qui lui avait apporté le diadème ?

J’ai depuis longtemps pour principe que quand vous avez exclu l’impossible, ce qui reste, quelque improbable que ce soit, est pourtant la vérité.