Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/54

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— De quoi donc ?

— C’est de peur, monsieur Holmes, je dirai même d’effroi.

À ces mots elle leva son voile, et nous pûmes voir qu’elle était en effet dans un état d’agitation pitoyable : ses traits étaient tirés, sa peau livide, ses yeux inquiets, effrayés, hagards comme ceux d’une bête traquée. Son extérieur était celui d’une femme de trente ans, mais avec des cheveux gris prématurés, et une expression de grande lassitude. Sherlock vit tout cela d’un de ses coups d’œil rapides et pénétrants.

— N’ayez pas peur, dit-il d’un ton affectueux, en se penchant vers elle et lui touchant le bras ; nous allons éclaircir cela rapidement, j’en suis sûr. Il me semble que vous êtes venue par le train.

— Vous me connaissez donc ?

— Non, mais je vois votre billet de retour dans votre gant gauche. Vous avez dû partir de bonne heure et vous avez fait une longue route en dog-cart, par de mauvais chemins avant d’arriver à la station.

Elle sursauta et, stupéfaite, regarda mon compagnon.

— Il n’y a là aucun mystère, chère madame, dit-il en souriant. La manche gauche de votre jaquette est tachetée de boue en sept endroits ; les marques en sont encore fraîches ; il n’y a qu’un