Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/98

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de mon interlocuteur semblaient dénoter un mystère.

— C’est un nouveau patient, murmura-t-il. J’ai voulu l’amener moi-même, comme ça c’était plus sûr. Il est là, il n’y a rien à craindre. Il faut que je m’en aille maintenant, docteur ; j’ai mon travail, tout comme vous.

Et il s’en alla, le brave rabatteur, sans même me donner le temps de le remercier.

J’entrai dans mon cabinet et j’y trouvai un homme assis auprès de la table. Il était simplement vêtu d’un complet couleur de bruyère, sa casquette de drap était posée sur mes livres ; une de ses mains était enveloppée d’un mouchoir tout taché de sang. Comme âge, vingt-cinq ans au plus, avec une figure très mâle et un teint décoloré, qui me donna l’impression d’un homme qui serait sous le coup d’une très violente émotion.

— Je regrette de vous déranger de si bonne heure, docteur, me dit-il. Mais j’ai eu cette nuit un très sérieux accident. Je viens d’arriver par le train du matin, et m’étant informé d’un médecin à Paddington, un brave homme m’a obligeamment amené ici. J’ai donné ma carte à la servante, mais je vois qu’elle l’a laissée sur la table.

Je la pris et lus : M. Victor Hatherley, ingénieur hydraulicien, 16A, Victoria Street (3e étage).