Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pions de Dieu blessés dans la bataille contre Satan.

Ces paroles enthousiastes sonnaient étrangement aux oreilles de Catinat qui connaissait bien l’existence misérable et terrible que menaient ces sœurs toujours menacées de la misère, de la faim, et du couteau à scalp, et il se demandait comment cette femme qui avait à ses pieds tous les biens de la terre pouvait envier ainsi leur sort.

— Ce sont d’admirables femmes, dit-il brièvement, se souvenant du conseil de Mlle  Nanon, et craignant de s’engager sur un terrain dangereux.

— Et sans doute vous avez eu le bonheur de voir le saint évêque Laval ?

— Oui, madame, j’ai vu l’évêque Laval.

— Et je pense que les Sulpiciens tiennent bon contre les Jésuites ?

— On m’a dit, madame, que les Jésuites étaient les plus forts à Québec, et les autres à Montréal.

— Et qui est votre directeur, monsieur ?

Catinat sentit qu’il ne pouvait plus se dérober.

— Je n’en ai pas, madame.

— Hélas ! c’est une chose trop commune de se passer d’un directeur et, pourtant, je ne sais pas comment je pourrais guider mes pas dans le chemin difficile que je parcours, si je n’en avais un. Qui est donc votre confesseur ?

— Je n’en ai pas. J’appartiens à la religion réformée.