Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/125

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Et avec un léger salut à la dame et une profonde révérence au monarque, il sortit.

— Louvois devient insupportable, dit le roi. Je ne sais pas jusqu’où ira son insolence. S’il n’était un excellent serviteur, je me serais déjà débarrassé de lui. Il a ses opinions sur tout. L’autre jour encore ne soutenait-il pas que je me trompais lorsque je disais qu’une des fenêtres de Trianon était plus petite que les autres ? J’ai fait venir Le Nôtre avec ses mesures et naturellement la fenêtre s’est bien trouvée, comme je le disais, plus petite. Mais je vois à votre pendule qu’il est quatre heures. Il faut que je parte.

— Ma pendule retarde d’une demi-heure, Sire.

— Une demi-heure !

Le roi parut un instant consterné, puis il se mit à rire.

— Dans ce cas, dit-il, autant vaut que je reste, car il est trop tard pour ce que je voulais faire, et je pourrai dire avec la conscience nette que c’était la faute de la pendule plutôt que la mienne.

— J’espère que ce n’était rien d’important, Sire, dit la dame, avec un regard de triomphe secret dans les yeux.

— Pas le moins du monde.

— Aucune affaire d’État ?

— Non, non ; c’était seulement l’heure à laquelle je m’étais proposé de réprimander la conduite d’une personne présomptueuse. Mais il vaut peut-être mieux qu’il en soit ainsi. Mon absence parlera pour moi, et de telle façon que j’espère