Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/142

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plans pour le meilleur accueil à faire au fils prodigue.

C’est donc dans ce but que son confesseur, le père La Chaise, et l’évêque de Meaux, Bossuet, se rendirent un matin chez Mme  de Maintenon. Une sphère devant elle, elle essayait d’enseigner la géographie au boiteux duc du Maine et à l’espiègle comte de Toulouse, qui tenaient de leur père leur aversion pour l’étude, et de leur mère leur haine pour la discipline et la contrainte. Cependant son tact merveilleux et sa patience inlassable lui avaient gagné la confiance de ces deux princes pervers, et c’était un des griefs les plus amers de Mme  de Montespan que non seulement son royal amant, mais ses propres enfants eux-mêmes délaissaient l’éclat et la richesse de son salon pour passer leur temps dans le modeste appartement de sa rivale.

Mme  de Maintenon interrompit la leçon, à la grande joie de ses élèves, et reçut les ecclésiastiques avec le mélange d’affection et de respect dû à ceux qui étaient, non seulement des amis personnels, mais encore les grandes lumières de l’Église gallicane.

— Je vois, ma chère fille, que vous avez eu des chagrins, dit Bossuet en la regardant d’un œil bienveillant et cependant scrutateur.

— Oui, Votre Grandeur. J’ai passé toute la nuit dernière à prier Dieu d’éloigner de nous cette épreuve.

— Et pourtant, vous n’avez aucune raison de