Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Dans ce cas, l’abbé, vous apprendrez j’en suis sûr, avec plaisir, que je me propose de l’épouser. Au revoir, l’abbé. Je regrette de n’avoir pas plus de temps à consacrer à cette intéressante conversation.

La colère du roi était maintenant tombée, laissant derrière elle une disposition d’esprit sarcastique qui était encore plus à craindre pour ses adversaires. L’abbé, malgré sa facilité de parole et sa fertilité de ressources, sentit la position désavantageuse et garda le silence. Il marcha à reculons en faisant trois profondes révérences, suivant l’étiquette de la cour, et sortit.

Mais le roi n’eut guère le temps de respirer, ses assaillants savaient qu’avec de la persistance, ils avaient eu raison de lui, et ils comptaient bien encore arriver à le faire changer d’avis. Cette fois ce fut Louvois qui entra avec sa démarche majestueuse, son air hautain, son énorme perruque et sa figure aristocratique.

— Eh bien, Louvois, qu’est-ce encore ? demanda-t-il d’un ton d’impatience. Une nouvelle affaire concernant l’État ?

— Il n’y a en ce moment qu’une seule affaire d’État, Sire, mais elle est d’une telle importance qu’elle bannit toutes les autres de notre pensée.

— Qu’est-ce donc ?

— Votre mariage, Sire.

— Vous le désapprouvez 7

— Oh ! Sire, comment pourrais-je faire autrement ?