Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/170

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— Ah ! Et quel est-il ?

— Je quitterai la cour, Sire, et vous ne penserez plus à ce qui s’est passé entre nous. J’ai apporté la discorde là où je voulais apporter la paix. Laissez-moi me retirer à Saint-Cyr ou à l’abbaye de Fontevrault et vous n’aurez plus à faire de pareils sacrifices pour moi.

Le roi devint d’une pâleur mortelle et saisit d’une main tremblante un coin du châle de Mme  de Maintenon, comme s’il eût craint de la voir mettre sur-le-champ son dessein à exécution.

— Non, Françoise, s’écria-t-il d’une voix tremblante, non, vous ne parlez pas sérieusement, n’est-ce pas ?

— J’aurai le cœur brisé de vous quitter, Sire, mais je ne puis supporter l’idée que vous vous éloigniez de votre famille et de vos ministres à cause de moi.

— Allons donc ! Ne suis-je pas le roi ? Ne puis-je pas agir comme il me plaît sans me préoccuper d’eux ? Non, Françoise, vous ne me quitterez pas, je veux que vous restiez avec moi, que vous soyez toute ma vie.

— Notre mariage ne peut avoir lieu avant quelque temps, Sire, et d’ici là vous allez être exposé à tous les ennuis. Comment puis-je être heureuse quand je pense que je vais être si longtemps un sujet de tourment pour vous ?

— Et pourquoi attendrions-nous si longtemps, Françoise ?