Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/173

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pas faire quand Bontemps reparut et les introduisit en présence du monarque.

— Bonsoir, capitaine Catinat, dit le roi avec un sourire bienveillant. Votre ami est étranger à ce pays, m’a-t-on dit. J’espère, monsieur, que vous avez trouvé ici de quoi vous intéresser et vous amuser.

— Oui, Votre Majesté. J’ai vu votre cité, et elle est merveilleuse. Mon ami m’a montré votre palais, avec ses bois et ses jardins. Quand je retournerai dans mon pays j’aurai beaucoup à raconter sur tout ce que j’ai vu dans votre beau royaume.

— Vous parlez français, et cependant vous n’êtes pas Canadien ?

— Non, Sire. Je suis des provinces anglaises.

Le roi regarda avec intérêt le jeune étranger à l’apparence robuste, aux traits énergiques, à l’attitude franche et aisée, et le souvenir lui revint à l’esprit de ce que Frontenac lui avait dit de ces colonies et des dangers dont elles menaçaient sa province du Canada. Mais il avait en ce moment autre chose en tête que la politique et il se hâta de donner ses ordres à Catinat.

— Vous irez à Paris ce soir pour mon service. Votre ami peut vous accompagner. Ce n’est pas trop de deux pour une mission d’État. Je désire cependant que vous attendiez la chute du jour pour partir.

— Oui, Sire.

— Que personne ne sache votre mission, et as-