Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/194

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— C’est vrai, s’écria Vivonne, il ne peut pas être loin. Il n’a ni cheval ni armes. Vous, Despard et Raymond de Carnac, gardez celui-ci, qu’il ne nous échappe pas.

— Vous, Latour, et vous, Tuberville, à cheval et allez attendre à la porte sud. S’il entre dans Paris, il est forcé d’y passer. Si vous le prenez, attachez-le sur votre cheval et amenez-le au rendez-vous. En tout cas, peu importe ce que vous ferez de lui, c’est un étranger, il n’est là que par hasard. Maintenant conduisez l’autre à la voiture, et filons avant que l’alarme ne soit donnée.

Les deux hommes s’élancèrent à la poursuite du fugitif, et Catinat fut entraîné malgré sa résistance, et jeté dans la voiture qui attendait sur la route de Saint-Germain. Trois des cavaliers prirent la tête, le cocher reçut l’ordre de les suivre, et Vivonne, après avoir dépêché un de ses hommes avec un mot à sa sœur, forma l’arrière-garde avec le reste de la bande.

L’infortuné mousquetaire avait maintenant entièrement recouvré ses sens, et se trouva pieds et poings liés à l’intérieur d’une prison roulante, cahotant lourdement sur la route. Sa chute l’avait étourdi et sa jambe avait été fortement contusionnée par le poids de son cheval ; mais sa blessure au front ne présentait aucune gravité, et le sang avait déjà cessé de couler. Cependant ses souffrances morales étaient plus grandes que ses souffrances physiques. Lui, un vieux soldat,