Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/197

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puis un de chaque côté, et il jugeait par le bruit des sabots qu’ils ne devaient pas être moins d’une demi-douzaine derrière la voiture. Cela faisait exactement douze avec le cocher. Il ne pouvait évidemment songer à tromper la vigilance d’une escorte aussi nombreuse. Comme il relevait la tête, ses yeux se portèrent sur la glace qui fermait le devant de la voiture et ce qu’il vit le frappa d’horreur.

Sur le dos du cocher s’étalait une large tache rouge autour d’un trou béant dans l’habit juste au-dessous de l’épaule gauche. Catinat se demanda comment il pouvait même se maintenir sur son siège avec une si horrible blessure. Et il frissonna quand l’homme leva son fouet et lui laissa apercevoir sa main toute rouge de sang coagulé. Il tendit le cou pour tacher de distinguer ses traits, mais son chapeau à larges bords était rabattu sur ses traits et le col de son manteau relevé, de sorte que son visage restait dans l’ombre.

Ils étaient arrivés à un endroit où la route allait en droite ligne, mais un petit chemin de traverse descendait en zigzag la pente rapide d’une colline dans la direction de la Seine. L’escorte de tête continua de trotter sur la grande route, quand, à l’étonnement de Catinat, la voiture tourna brusquement avec un cahot qui faillit la faire verser et se mit à descendre à une vitesse effrayante la pente rapide, les deux chevaux galopant follement, et le cocher debout les cinglant à tour de