Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/282

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une cabine. L’autre est couché là, dans la cale, où nous avons été obligés de le loger, car il n’y a pas de place ailleurs.

— Couché ! Ce que nous avons de mieux à faire c’est de le prendre par surprise.

— Mais croyez-vous que vous puissiez vous risquer à le faire seul ? Il n’a pas d’armes, c’est vrai, mais il m’a l’air d’un gaillard assez vigoureux. Vous pourriez faire monter une vingtaine de vos hommes.

L’officier réfléchit un instant, mais la remarque du capitaine avait piqué son amour-propre.

— Venez avec moi, caporal, dit-il.

— Descendez l’échelle et allez droit devant vous. Il est là, entre deux balles de drap, dit Éphraïm Savage, avec un sourire qui se jouait sur les coins de sa bouche.

Le vent sifflait maintenant dans le gréement, et les haubans résonnaient comme les cordes d’une harpe. Amos Green alla, nonchalamment, se poster auprès du sergent français qui gardait l’échelle, tandis que Tomlinson, le second, un seau d’eau à la main, échangeait quelques remarques en mauvais français avec l’équipage de la galère.

L’officier descendit avec précaution l’échelle qui conduisait dans la cale, suivi du caporal, et la tête de celui-ci était juste au niveau du pont lorsque l’autre atteignit le dernier échelon. Aperçut-il quelque chose sur le visage d’Éphraïm Savage ou eut-il peur en se trouvant dans l’obscu-