Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/292

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avec leurs chapeaux en feuille de palmier et leurs figures graves et bronzées.

La touchante cérémonie terminée, Catinat et sa jeune femme s’accoudèrent ensemble près des haubans, suivant des yeux la course interminable des vagues vertes.

— Tout cela est étrange, dit Adèle, et l’avenir semble pour nous aussi vague et aussi sombre que ces nuages qui s’amassent devant nous.

— Si cela dépend de moi, votre avenir sera aussi gai et aussi brillant que le soleil qui étincelle sur la crête de ces vagues. Le pays qui nous a chassés est loin derrière nous, mais il y a de l’autre côté, là-bas, un autre pays plus beau, et chaque souffle de vent nous en rapproche davantage. La liberté nous y attend, et nous emportons avec nous la jeunesse et l’amour ? Que nous faut-il de plus ?

Le soleil avait disparu derrière la ligne de l’horizon, le crépuscule avait fait place à la nuit, et les étoiles brillaient dans le ciel au-dessus de leurs têtes. Mais avant que ces étoiles se furent de nouveau évanouies à l’occident, le petit pasteur d’Isigny avait trouvé le repos à bord du Golden Rod.