Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/323

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terre cuite, levèrent la tête à l’ouïe du nom de Frontenac.

— Mon frère a parlé d’un grand chef blanc, dit l’un d’eux. Nous avons écouté le sifflement des oiseaux de malheur qui nous disent qu’il ne repassera plus la mer pour revenir vers ses enfants.

— Il est avec le grand père blanc, dit Catinat. Je l’ai vu moi-même dans son conseil, et il reviendra assurément si son peuple a besoin de lui.

L’Indien secoua sa tête rasée.

– Le mois des chaleurs est passé, mon frère, dit-il en mauvais français, mais avant que le mois des nids soit revenu, il n’y aura plus un homme blanc le long de cette rivière. Ceux qui resteront seront derrière des murs de pierre, comme les renards bloqués dans leurs terriers.

— Eh quoi ? nous ignorons ce qui s’est passé ici. Les Iroquois sont-ils donc sur le sentier de la guerre ?

— Mon frère, ils ont dit qu’ils mangeraient les Hurons, et où sont les Hurons maintenant ? Ils ont tourné leurs faces vers les Eries, et où sont les Eries ? Ils sont allés à l’ouest, contre les Illinois, et qui pourrait trouver aujourd’hui un village illinois ? Ils ont levé la hache contre les Andastes et le nom des Andastes a disparu de la terre. Et maintenant ils ont dansé une danse et chanté un chant qui ne présagent rien de bon pour mes frères blancs.