Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/340

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entourait la taille. En s’avançant il tenait en l’air son nez superbe avec une fierté sans pareille. Sa tête se porta lentement de droite à gauche avec ce geste commun aux personnes qui ont la vue basse, puis il appela le capitaine d’une voix forte et autoritaire.

— Vous avez reçu mes bagages ? demanda-t-il.

— Oui, sir Charles.

— Avez-vous du vin à bord ?

— J’en ai commandé cinq barriques.

— Et du tabac ?

— Il y a une petite caisse de tabac de la Trinité.

— Savez-vous jouer au piquet ?

— Passablement, monsieur.

— Alors faites lever l’ancre et partons !

La brise de l’ouest avait fraîchi, et quand le soleil eut percé la brume matinale, le navire avait déjà disparu derrière les îles. Le vieux gouverneur se promenait en boitant sur le pont, tout en appuyant sa main sur le bastingage.

— Vous êtes maintenant au service du Gouvernement, capitaine, dit-il, et je vous promets qu’à Westminster on compte les jours en attendant mon arrivée. Avez-vous mis toute la toile que votre navire peut porter ?