Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/341

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oui, j’ai mis toutes voiles dehors, sir Charles.

— Gardez votre navire avec toute sa voilure quand bien même vos voiles devraient se fendre… J’ai bien peur, capitaine Scanow, que vous ne trouviez qu’un homme aveugle et cassé comme moi soit pour vous un triste compagnon de voyage.

— Je suis au contraire très honoré de me trouver en la société de Votre Excellence, répondit le capitaine, mais je suis réellement désolé de voir que vos yeux sont si malades.

— Hélas oui ! c’est l’éclat du soleil sur les routes si blanches de Basse-Terre qui les a brûlés de cette terrible façon.

— J’ai entendu dire aussi que vous sortiez d’avoir une fièvre quarte assez grave.

— Oui, c’est la vérité. J’ai eu une attaque qui m’a beaucoup fatigué.

— Nous avions pris la précaution d’aménager une cabine pour votre médecin.

— Ah oui, le gredin ! Il m’a été impossible de le décider, car il fait de bonnes affaires parmi les marchands du pays. Écoutez donc.

Il leva en l’air sa main couverte de bagues. Et l’on entendit au loin, en arrière le bruit sourd du canon.