Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/374

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tant à cause des blessures qui lui avaient été faites, que du ton de mépris dont la voix de Sharkey était empreinte. Il se jeta sur le pirate, hurlant de colère, le frappant, lui donnant des coups de pied, se tordant et écumant. Il fallut six hommes pour le maîtriser et le jeter à terre au milieu des débris de la table, et chacun de ces matelots portait les traces de la lutte effroyable qu’il lui avait fallu soutenir. Mais Sharkey le contemplait toujours du même œil méprisant. À l’extérieur se faisaient entendre le bruit de bois arrachés et la clameur de voix étonnées.

— Qu’est cela ? demanda Sharkey.

— On vient tout simplement d’enfoncer le canot dont l’équipage est à la mer.

— Eh bien, qu’il y reste, répondit le pirate. Maintenant, Craddock, vous savez où vous êtes, continua-t-il. Vous êtes à bord de mon navire l’Heureuse-Délivrance, et de plus à ma merci. Je vous considérais comme un brave marin, canaille que vous êtes, avant qu’il ne vous soit venu à l’idée de faire ce métier d’hypocrite. Voulez-vous capituler comme l’a déjà fait votre premier maître, vous joindre à nous, ou faut-il que je vous envoie rejoindre votre équipage ?

— Où est mon navire ? demanda Ste-