Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/376

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de cale, entendant le bruit de l’eau qui courait le long du bordage et le frémissement de la membrure. Il comprenait qu’on était en pleine mer et que le navire filait à toute vitesse. Aux premières lueurs du matin, un homme parvint jusqu’à lui en rampant, par-dessus les monceaux de voiles.

— Voici du rhum et du biscuit, fit la voix de son ancien premier maître. C’est au risque de ma vie que je suis venu vous les apporter, maître Craddock.

— C’est pourtant vous qui êtes cause de ma perte et qui avez réussi à me prendre comme dans un piège, s’écria Craddock. Comment répondrez-vous là-haut du crime que vous avez commis ?

— Si je l’ai fait, c’est que je sentais la pointe d’un couteau entre mes deux omoplates.

— Que Dieu vous pardonne de vous être montré si lâche, Joshua Hird ! Comment êtes-vous tombé entre leurs mains ?

— Voilà, maître Craddock. Le navire du pirate est revenu de son carénage le jour même où vous nous avez quittés. Ils nous ont attaqués à l’abordage. Nous ne pouvions leur offrir qu’une faible résistance ; l’équipage se trouvait fort diminué, car vous aviez pris avec vous pour votre expédition