Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/404

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d’œil au stewart, et celui-ci prit un rouleau de corde à un des râteliers placé derrière lui.

— Capitaine Sharkey, dit Copley Banks, vous rappelez-vous la Duchesse-de-Cornouailles, qui venait de Londres, que vous avez capturée et coulée bas, près du banc de Statira, il y a trois ans ?

— Le diable m’emporte, si je me rappelle ce nom ! répondit Sharkey. À cette époque-là nous avons capturé au moins dix navires par semaine !

— Il y avait à bord, parmi les passagers, une mère et ses deux fils ; peut-être cette circonstance rappellera-t-elle vos souvenirs ?

Le capitaine Sharkey s’allongea sur sa chaise et parut s’absorber dans ses pensées. Tout à coup, il partit d’un rire bruyant et affirma que maintenant il se rappelait parfaitement de cet exploit et donna même des détails pour le prouver.

— Comment, diable, tout cela m’était-il sorti de la mémoire ? Mais comment se fait-il que cette pensée vous soit venue ?

— C’est qu’elle m’intéressait beaucoup, répondit Copley Banks, car cette mère était ma femme, et les deux jeunes gens, qui l’accompagnaient mes deux fils uniques.