Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/409

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sabord où se tenait la caronade. Il avait ensuite étendu par terre, sous la pièce, une grande quantité de poudre, de sorte qu’au moment où la chandelle viendrait à tirer à sa fin, une formidable explosion vînt briser les trois ivrognes étendus dans la cabine et privés de sentiment.

— Vous avez, jadis, obligé bien des humains à regarder la mort en face, Sharkey, dit le capitaine, maintenant votre tour est arrivé. Vous allez sauter en compagnie de ces porcs !

Tout en parlant, il alluma le bout de chandelle après avoir éteint les autres lumières éclairant la table, puis il sortit avec le muet en fermant extérieurement à clef la porte de la cabine. Cependant, avant de la fermer, il jeta en arrière, sur son ennemi, un regard de triomphe et put recueillir le dernier frisson de ces yeux indomptables. Dans le petit cercle de lumière se détachait un visage blanc comme l’ivoire. Quelques gouttes de sueur perlaient sur un front chauve ; telle était la dernière vision que devait présenter Sharkey.

Un petit canot attendait le long du bord ; Copley Banks et le stewart muet s’y embarquèrent pour aborder au rivage. Là, ils s’arrêtèrent et, abrités par l’ombre des pal-