Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/50

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poration, un paysan dont la vache avait été mise en pièces par la meute d’un chasseur et un fermier qui avait à se plaindre de son seigneur. Quelques brèves questions, et un ordre bref donné à son secrétaire réglaient vivement chaque cas particulier, car si Louis était lui-même un tyran, il avait au moins le mérite de vouloir être le seul dans son royaume. Il se disposait à continuer son chemin, quand un homme d’un certain âge, vêtu comme un respectable bourgeois, avec des traits respirant l’énergie et la volonté se précipita en avant et se jeta aux genoux du monarque.

— Justice, Sire, justice, cria-t-il.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda Louis. Qui êtes-vous et que voulez-vous ?

— Je suis un bourgeois de Paris, Sire, et je suis victime d’une cruelle injustice.

— Vous paraissez un très digne homme. Si l’on vous a fait tort vous aurez justice. Exposez votre plainte.

— Vingt soldats des dragons bleus de Languedoc occupent ma maison, avec le capitaine Dalbert à leur tête. Ils ont pris mes provisions, saccagé ma maison, battu mes serviteurs, et les magistrats me refusent justice.

— Sur ma vie, la justice me semble administrée d’étrange façon dans notre ville de Paris, s’écria le roi d’un ton de colère.

— C’est une honte, en effet, dit Bossuet.

— Il y a peut-être une très bonne raison à cela,