Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/51

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suggéra le Père La Chaise. Je prierai Votre Majesté de demander à cet homme son nom, son métier, et pourquoi les dragons ont été cantonnés chez lui.

— Vous entendez la question du Révérend Père ?

— Mon nom, Sire, est Catinat, je suis marchand de drap, et l’on me traite de cette manière parce que j’appartiens à la religion réformée.

— Je le pensais bien, dit le confesseur.

— Cela change, la question, ajouta Bossuet.

Le roi secoua la tête et fronça les sourcils.

— Vous n’avez à vous en prendre qu’à vous-même, alors. Le remède est entre vos mains.

— Et que faut-il faire, Sire ?

— Embrasser la seule vraie religion.

— J’en ai toujours été un des fidèles, Sire.

Le roi frappa du pied avec colère.

— Je vois que vous êtes un insolent hérétique, dit-il. Il n’y a qu’une Église en France, et c’est mon Église. Si vous vous tenez en dehors d’elle, vous ne pouvez pas compter sur ma protection.

— Ma foi est celle de mon père, Sire, et de mon grand-père.

— S’ils ont péché ce n’est pas une raison pour que vous fassiez comme eux. Mon propre grand-père a été dans l’erreur aussi, et ses yeux se sont ouverts à la vérité.

— Mais il a noblement racheté son erreur, murmura le jésuite.

— Alors, vous ne voulez pas m’aider, Sire ?