Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

épouvantable de cris et de jurons, et de meubles brisés. Le soldat et le huguenot s’élancèrent vers l’escalier quand une grande horloge vint, en roulant de marche en marche, se briser à leurs pieds en une masse informe de rouage de fer et de bois. Immédiatement après quatre hommes, formant un enchevêtrement de bras, de jambes et de têtes, dégringolaient dans l’escalier au milieu de débris de rampe et vinrent tomber sur le palier où ils restèrent luttant, se débattant, se relevant, geignant et soufflant. Ils étaient si bien emmêlés les uns dans les autres, qu’il était difficile de distinguer quoi que ce fût, si ce n’est que l’un d’eux était habillé de drap noir de Flandre et que les trois hommes qui se cramponnaient à lui étaient trois soldats du roi ; et ceux-ci avaient fort à faire pour maintenir leur adversaire qui, chaque fois qu’il pouvait se remettre sur pied, les traînait avec lui d’un bout à l’autre du corridor comme un ours le ferait des chiens accrochés à ses flancs. Un officier qui s’était précipité après les lutteurs avança la main pour saisir l’homme à la gorge, mais il la retira aussitôt avec un juron, dès que les dents blanches eurent rencontré son pouce gauche. Portant sa blessure à sa bouche, il tira son épée et allait la passer au travers du corps de son adversaire désarmé quand Catinat s’élança et lui saisit le poignet.

— Misérable ! cria-t-il.

Cette apparition soudaine d’un officier des propres gardes du roi eut un effet magique sur les