Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/98

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taines irisées par le soleil les faisait apparaître dans une pluie de pierreries. L’une d’elles, qui tenait ses yeux dirigés vers la grille, s’avança vivement dès qu’apparut Catinat. C’était Mlle Nanon, la confidente de Mme de Maintenon.

— Comme je suis heureuse de vous rencontrer, capitaine, s’écria-t-elle. Je vous attendais avec impatience. Madame désire vous parler. Le roi vient chez elle à trois heures et nous n’avons plus que vingt minutes. J’ai appris que vous étiez allé à Paris, aussi je me suis postée ici pour attendre votre retour. Madame a quelque chose à vous demander.

— J’y vais directement. Ah ! Brissac, quelle chance de vous trouver ! dit-il, en s’adressant à un officier qui passait, vêtu du même uniforme que lui.

— Amaury ! dit celui-ci en souriant ; vous venez de faire de la route, à en juger par la poussière qui couvre votre manteau.

— Nous venons tout droit de Paris. Mais on me demande. Voici mon ami, M. Amos Green. Je le remets entre vos mains, car il est étranger : il arrive d’Amérique et sera heureux de voir ce que vous pourrez lui montrer. Il partage ma chambre ici. Je vous laisse mon cheval aussi, vous le remettrez au palefrenier. Je vous remercie.

Et, jetant la bride à son camarade, Catinat serra la main d’Amos Green, sauta à bas de son cheval et partit d’un pas rapide dans la direction qu’avait déjà prise la jeune femme.