Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/196

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er encore sa vitesse, de sorte qu'il était à quelques centaines de yards de distance.

Il était inutile de le rappeler, alors même qu'il aurait pu entendre nos voix, car les chiens arriveraient sur nous avant qu'il fût revenu à nos côtés.

-Ne vous inquiétez pas de lui, dis-je d'une voix précipitée. Attachez votre cheval par la bride derrière ce rocher-ci, j'en ferai autant derrière l'autre. Cela servira toujours à résister au premier choc. Ne mettez pas pied à terre. Frappez bas, mais frappez fort.

Nous attendîmes en silence, côte à côte, dans l'ombre des rochers, l'arrivée de nos terribles chasseurs.

Lorsque je regarde en arrière, mes chers enfants, je ne puis m'empêcher de trouver que c'était une rude épreuve à subir pour des soldats aussi jeunes que Ruben et moi, que de nous trouver dans une situation pareille, quand nous avions à tirer l'épée pour la première fois.

En effet, j'ai reconnu, et d'autres m'ont confirmé dans mon opinion, que de tous les dangers auxquels un homme se voit obligé de faire face, il n'en est pas de plus propre à vous faire perdre courage que l'attaque d'animaux sauvages et résolus.

Quand on a affaire à des hommes, il y a toujours une chance pour qu'un détail trahisse le côté faible ou le défaut de courage, qui vous assure