Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/220

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

t recourir au dernier penny, au dernier homme, pour réparer ce grand désastre.

«Je ne faiblis pas.

«Je donnai tout.

«Ce fabricant de savon, homme prudent à la face rubiconde et joufflue, s'était tenu en dehors des querelles civiles, et depuis longtemps, il jetait ses regards avides sur le château.

«C'était son ambition, à ce misérable ver, d'être un gentleman, comme s'il suffisait pour cela d'un toit en pignon et d'une maison qui s'émiette.

«Mais je le laissai satisfaire son caprice, et l'argent que je reçus je le jetai jusqu'à la dernière guinée, dans les coffres du roi.

«Et je tins bon ainsi jusqu'à la catastrophe finale, celle du Worcester, où je couvris la retraite du jeune prince, et je puis dire à bon droit qu'en dehors de l'Île de Man, je fus le dernier Royaliste qui défendit l'autorité de la Couronne.

«La république mit ma tête à prix, me regardant comme un ennemi dangereux.

«Je fus donc forcé de m'embarquer sur un navire marchand à Harwich et j'arrivai aux Pays-Bas sans autre bien que mon épée et quelques pièces d'argent dans ma poche.

-Un cavalier peut fort bien se tirer d'affaire avec cela, fit remarquer Saxon. Il y a en Allemagne des guerres incessantes où un homme peut vendre ses services, quand le