Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/271

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our où mon âge m'en chassa, et alors je quittai la ville, mais sur ma foi, je reconnus qu'il me fallait y retourner, car Beacham Ford Park était aussi morne qu'un monastère, après la joyeuse vie que j'avais menée.

«De retour à la ville, je me liai avec de joyeux compagnons, comme Tommy Lawson, Mylord Halifax, Sir Jasper Lemarck, le petit Geordie Chichester, oui, et le vieux Sidney Godolphin, de la Trésorerie; car avec ses façons posées, et sa comptabilité à n'en plus finir, il savait vider un verre comme pas un de nous et se connaissait aussi bien dans l'assortiment des coqs de combat que dans un comité des voies et moyens.

«Bon, on s'amusa énormément tant que cela dura, et je veux être noyé si je ne suis pas prêt à recommencer, au cas où je serais libre de le faire.

«Tout de même, c'est comme si l'on glissait sur une planche savonnée, car d'abord on va assez lentement, et l'on se figure qu'on pourra se retenir, mais bientôt on va de plus en plus vite, et on finit par arriver au bout, pour se briser avec fracas contre les rocs de la ruine qui vous attendent en bas.

-Et êtes-vous venu à bout de quatre mille livres de revenu annuel ? m'écriai-je.

-Ah! Bons Dieux! Vous parlez de cette misérable somme comme s'il s'agissait de toute la richesse des Indes. Eh bien, depuis Orm