Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/270

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sobres que de se mesurer avec un buveur qui avait fait ses preuves.

-Vraiment, dit-il avec surprise, j'aurais cru que c'était une raison de plus, comme disent les Français. Mais je voudrais bien voir revenir votre ami aux longues jambes, alors même qu'il aurait l'intention de me couper le sifflet pour me punir de mes attentions envers la veuve. Il n'est pas homme à reculer devant la boisson, j'en réponds. Maudite poussière du comté de Wilts, qui reste adhérente à ma perruque.

-En attendant le retour de mon camarade, Sir Gervas, dis-je, puisque ce sujet semble n'avoir rien de pénible pour vous, contez-nous comment sont venus ces temps malheureux que vous supportez avec tant de philosophie.

-La vieille histoire! répondit-il en chassant quelques grains de tabac avec son mouchoir de batiste couvert de broderies. La vieille, vieille histoire!

«Mon père, un brave baronnet campagnard, dans l'aisance, trouvant la bourse de la famille un peu trop lourde, juge à propos de m'envoyer à la ville pour faire de moi un homme.

«Tout jeune, je fus présenté à la Cour, et comme j'étais un drille de belle tournure, et plein d'activité, à la langue bien pendue, et ayant beaucoup d'aplomb, j'attirai l'attention de la Reine, qui fit de moi un de ses Pages d'honneur.

«Je conservai ce poste jusqu'au j