Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/289

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car il était plus grand mais moins large que moi.

Il était plus large et moins grand que l'aventurier.

Il avait la face longue, maigre, avec des joues creuses, et une paire de sourcils très proéminents, d'yeux très enfoncés, à l'expression mélancolique, où passait de temps à autre comme un éclair la flamme soudaine d'un enthousiasme ardent.

-Je me nomme Josué Pettigrue, gentlemen, dit-il. Je suis un digne ouvrier dans la vigne du Seigneur, et prêt à rendre témoignage par ma voix et mon bras à son saint Covenant. Voici mon fidèle troupeau, que j'emmène vers l'Ouest, afin qu'il soit tout prêt pour sa moisson, lorsqu'il plaira au Tout-Puissant de le convoquer.

-Mais pourquoi ne leur avez-vous pas fait prendre une sorte d'ordre ou de formation ? demanda Saxon. Ils sont éparpillés sur toute la longueur de la route comme une bande d'oies par un terrain communal, à l'approche de la Saint-Michel. Est-ce que vous ne craignez rien ? N'est-il pas écrit que votre malheur survient à l'improviste, que vous serez brisés brusquement, sans remède ?

-Oui, ami, mais n'est-il pas écrit d'autre part: «Mets ta confiance en Dieu de tout ton coeur, et ne l'appuie pas sur ta propre intelligence.» Remarquez-le, si je rangeais mes h